Depuis que les parcs et jardins sont entretenus sans produits phytosanitaires, la nature reprend ses droits, y compris dans la capitale... Aussi, en regardant autour de soi, on découvre de petits trésors de plantes sauvages, dont certaines sont utilisées depuis toujours comme plantes médicinales. En me promenant aujourd'hui dans le parc à côté de chez moi, j'en ai trouvé une bonne douzaine, dont certaines dans ce modeste carré autour d'un frêne...
Voici quelques photos et explications, pour que vous aussi, vous puissiez les reconnaître facilement et les apprécier à leur juste de valeur. Car elles recèlent des vertus thérapeutiques précieuses et ce serait dommage de les délaisser comme simples mauvaises herbes !


Le sureau noir
Sambucus nigra
Caprifoliacées
On utilise ses fleurs en tisane en cas d'état grippal, pour favoriser la transpiration, la diurèse, augmenter les sécrétions bronchiques et leur élimination. On en fait également du sirop ou une délicieuse limonade.
On parle de sureau noir car ses fruits sont effectivement de petites baies très foncées. A ne pas confondre avec le sureau hièble, toxique (ses feuilles sont beaucoup plus petites et très découpées)
L'aubépine
Crataegus monogyna
Rosacées
Ce petit arbuste portent de jolies fleurs blanches à rose nacrée. On utilise les fleurs et les feuilles en tisane, après les avoir fait sécher. Elles sont remarquables pour régulariser les battements du coeur en cas de palpitations liées au stress. Elles calment l'anxiété, les insomnies, la nervosité, surtout lorsque celles-ci ont une répercussion cardiaque (hypertension ou hypotension nerveuse, sentiment d'oppression, irrégularité du rythme...).
En élixir floral, l'aubépine "répare" les coeurs brisés par le chagrin, après un deuil ou la perte d'un être cher. Il apaise la tristesse et favorise la détente émotionnelle.


La consoude
Symphytum officinale
Boraginacées
On utilise son rhizome ( racine) pour préparer des baumes remarquables en cas de traumatismes osseux ou cartilagineux (fracture, entorse...). Le baume à la consoude s'applique également sur les varices, pour favoriser le flux sanguin et sur les cicatrices, pour en améliorer l'aspect, notamment en cas de chéloïdes.
Le plantain
Plantago major
Plantaginacées
Les feuilles légèrement froissées peuvent être appliquées directement sur une piqûre d'insecte ou d'ortie ou sur une ampoule et ont un effet apaisant quasi-immédiat. En tisane, elles ont des propriétés anti-inflammatoires, anti-allergiques et anti-asthmatiques. On peut également appliquer une tisane refroidie à l'aide d'une compresse sur les yeux, pour apaiser les irritations et allergies oculaires (usage unique, jeter l'excédent)


L'églantier
Rosa canina
Rosacées
Cette rose sauvage produit un fruit, le cynorrodhon, dix fois plus riche en vitamine C que l'orange ! On l'utilise en jus ou en confiture, au goût doux et acidulé, pour booster ses défenses immunitaires à l'entrée de l'hiver. Rosa canina est également employée en gemmothérapie, comme immuno-stimulant... C'est un remède phare de cette branche de la phytothérapie, qui emploie les jeunes pousses et les bourgeons de plantes.
Le tilleul
Tilia cordata
Tiliacées
Vous appréciez certainement le parfum doux et sucré de la fleur de tilleul, qui embaume dès le mois de juin... Avec sa bractée (la feuille modifiée qui entoure la fleur et la fait voleter quand elle tombe), elle s'emploie en tisane pour nous procurer des nuits douces et apaisantes. Elle aide à digérer et s'avère également très précieuse en cas de grippe ou de refroidissement, pour favoriser la transpiration et adoucir les voies ORL enflammées...
La partie sous l'écorce (aubier) est un excellent dépuratif du foie et des reins, intéressant en cas de calculs biliaires ou urinaires, d'excès de cholestérol, de rhumatismes ou d'hypertension. Mais attention, il fluidifie le sang (donc à éviter si on prend déjà des anti-coagulants)


L'achillée millefeuille
Achillea millefolium
Astéracées
On l'appelle également "Sourcil de Venus", en raison de ses longues feuilles, fines et légèrement incurvées, très découpées, qui ressemblent à un sourcil... D'ici 2 ou 3 semaines, ses fleurs vont éclore, petites et blanches... Ce sont elles qui nous intéressent en herboristerie... Véritable panacée, l'achillée millefeuille agit à différents niveaux :
- Hémostatique (elle arrête les saignements) et cicatrisante, elle peut être utilisée en externe (sous forme de tisane refroidie appliquée avec une compresse) en cas de plaie.
- Elle tonifie la circulation sanguine en cas de jambes lourdes, varices, varicosités, hémorroïdes...
- Amère, et cholérétique, elle aide à mieux digérer en cas de dyspepsie, d'aérophagie, de spasmes digestifs. Elle nettoie le foie.
- Alliée des femmes, elle stimule la sécrétion de progestérone, régularise les règles lorsqu'elles sont trop abondantes, limitent les douleurs menstruelles, aide en cas de troubles de la ménopause et de syndrome prémenstruel.
La nigelle
Nigella sativa
Renonculacées
Encore appelée cumin noir, cette plante produit une petite graine dont on extrait une huile végétale très prisée pour ses propriétés anti-inflammatoires, antalgiques, anti-microbiennes, anti-allergiques et anti-oxydantes. On l'emploie par voie externe pour masser les articulations en cas de douleurs rhumatismales ou d'entorse, pour apaiser les peaux irritées, les démangeaisons, l'eczéma sec, le zona. Elle est purifiante en cas d'acné. Elle peut aussi être utilisée par voie interne en cas d'allergie respiratoire.


La chélidoine
Chelidonium majus
Papaveracées
Lorsqu'on casse sa tige, on peut en extraire un suc, sorte de latex visqueux blanc très corrosif, employé contre les verrues... D'où son nom d'Herbe à verrues, mais aussi d'Herbe au diable ou Lait de démon ! La chélidoine est très utilisée en homéopathie, en cas de troubles du foie et de la vésicule biliaire ainsi que de spasmes gastriques.
Le coquelicot
Papaver rhoeas
Papavéracées
Tout le monde connaît cette jolie plante des champs aux pétales rouges si douces et délicates ! Mais on ignore souvent que cette fleur a des propriétés médicinales. Sédative, elle favorise l'endormissement de l'enfant. Elle adoucit également la toux, notamment les toux quinteuses type coqueluche.


L'angélique
Angelica archangelica
Apiacées
Merveilleuse plante médicinale, don des archanges comme semble le sous-entendre son nom latin... D'elle ont utilise autant la racine que les graines.
La racine s'emploie comme tonique psychique et immunitaire, en cas de blues hivernal, de baisse des défenses, de refroidissement, de bronchite, d'asthme. Elle est également galactogène (favorise la production de lait maternel après l'accouchement). Elle est légèrement oestrogénique et permet donc de réguler le cycle féminin, notamment en périménopause. Contre-indiquée en cas d'antécédents de cancer hormonaux-dépendant (sein, ovaires, utérus, prostate).
La graine s'emploie comme tonique digestif, pour ouvrir l'appétit, combattre les flatulences et les spasmes digestifs. On peut même l'utiliser en cas de coliques du nourrisson...
L'ortie piquante
Urtica dioica
Urticacées
C'est vraiment l'archétype de la mauvaise herbe, que tout le monde déteste car qui s'y frotte s'y pique... Pourtant il s'agit d'une remarquable plante médicinale... Dont on utilise justement les feuilles...
Elles sont très riches en minéraux et oligo-éléments (fer, silice, calcium, potassium...), elles reminéralisent et combattent la fatigue et les anémies (intéressantes chez les femmes qui perdent beaucoup de sang au moment des règles ou après un accouchement). Elles sont galactogènes et favorisent la production de lait après l'accouchement. Elles sont anti-inflammatoires, anti-rhumatismales et diurétiques.


Le lin
Linum usitatissimum
Linacées
Cette jolie petite fleur bleue et délicate produit de minuscules graines aux grandes vertus. Très riches en mucilages et en oméga 3, elles sont adoucissantes, émollientes et laxatives en tisane. Elles contiennent des lignanes, et ont également un impact sur la sphère hormonale féminine puisqu'elle modulent l'action des oestrogènes (elles régularisent le cycle). Elles ont quelques conte-indications : occlusion intestinale, antécédents de cancers hormonaux-dépendants (seins, ovaires, utérus) et problèmes thyroïdiens.
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