Les huiles essentielles sont à la mode. Alors,face à une demande sans cesse croissante, bon nombre de fabricants ayant pignon sur rue et écoulant des milliers de flacons par mois font du vite fait, mal fait... Intérêt commercial oblige, ils distillent de façon industrielle et à la va vite, obtenant ainsi des huiles essentielles certes peu chères mais de qualité amoindrie... Ce qui pose de nombreux problèmes, sur le plan écologique, éthique et thérapeutique... Quelques conseils pour ne pas vous faire avoir...
Qu'est-ce qu'une distillation de qualité ?
Pour obtenir une huile essentielle, il faut distiller une plante à essence dans un alambique, par entraînement à la vapeur d'eau. On récolte d'un côté quelques millilitres d'huile essentielle et de l'autre quelques litres d'eau florale ou hydrolat. Il faut parfois des dizaines de kilos de plantes pour capter quelques gouttes du précieux élixir. L'exemple de la rose de Damas est bien connu : pour récolter 1 kilo d'huile essentielle, il faut distiller 3 à 5 tonnes de pétales (soit 3 à 4 millions de fleurs...) !
Traditionnellement, les plantes étaient distillées au feu de bois dans des alambics en cuivre, de façon lente et à la juste pression, ni trop ni trop peu... Cela demande du savoir-faire, de la patience, du temps, plusieurs heures parfois pendant lesquelles la personne en charge de la distillation surveille attentivement son alambic. Une sorte d'alchimie peut alors s'opérer, à condition de respecter la plante, de ne pas la bousculer... ce temps et cette relative douceur d'extraction sont en effet indispensables pour que le végétal libère chacune de ses molécules aromatiques. Cela permet d'obtenir une huile essentielle d'une exceptionnelle qualité, à la fois sur le plan olfactif et thérapeutique.

Attention aux procédés industriels et à la surexploitation...
Complètement à rebours de cette tradition, les distillateurs industriels font souvent monter les plantes très vite en pression, dans de gigantesques cuves métalliques, en employant des températures de distillation ultra fortes. Comme dans une cocotte minute chauffée à blanc, la plante est littéralement "violentée", forcée, ce qui permet d'obtenir très et trop rapidement un extrait dont l'équilibre olfactif et les bienfaits thérapeutiques s'en trouvent néanmoins altérés.
L'aromathérapie est tellement à la mode aujourd'hui que cela aboutit à ce type de procédés, mais aussi à la destruction de certaines variétés de plantes, surexploitées. Il convient donc de choisir ses huiles essentielles en pleine conscience, plutôt chez de petits producteurs qui respectent encore les modes d'extraction traditionnels, et récoltent ou cueillent les plantes sauvages de façon responsable, en veillant à préserver la ressource.
Un conseil : réservez l'aromathérapie pour des cas d'urgence (et employez-les sur une courte durée et en très petites quantités) ou pour des usages olfactifs (olfactothérapie, aromachologie). Pour un usage au long court (pathologies chroniques), en cuisine ou pour la réalisation de boissons, optez pour les hydrolats.
Quelques producteurs réputés pour leur sérieux : Herbes et Traditions, Boèmia, Astérale, Saint Hilaire, Essenciagua...
Chez Floraluna, l'art de distiller est accompagné de détails subtils : chaque plante est associée à des sons sacrés, des cristaux et des symboles énergétiques, pour rajouter de la magie et de la poésie au processus chimique et alchimique en cours...
A vous de compléter la liste selon vos découvertes et sensibilités...
Une boutique où vous trouverez une sélection d'huiles essentielles de première qualité : Maison Néroli
Merci à la productrice Nathalie Portaz de nous avoir permis de visiter ses plantations et d'assister à une distillation lors d'un stage de terrain avec l'Ecole des Plantes de Paris dans la Drôme provençale (l'alambic en photo à droite, c'est le sien, les pétales de rose de Damas ci-dessus proviennent de ses champs et sont récoltées par elle...)

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